Demain

Sous-titre

Matthias Leuliette

« Manger, c’est voter trois fois ». Matin midi soir. Il provoque les habitudes, Matthias Leuliette, peut-être parce qu’il n’est pas issu du sérail. Il aurait pu être rugbyman, il a privilégié les études de médecine, il s’est planté, il a fini dentiste à Bruxelles. Ses potes l’ont inscrit à Masterchef. Il a lancé son fish and chips revisité à New York puis il a pris les clés du Momo, à Londres. Pandémie. Le vide. Il trouve un ancien pressing à Biarritz. Il avait pansé son projet.
Il vote local, il vote famille, et ça commence par manger avec les couverts de sa grand-mère. Il s’accroupit, quand on entre : « Vous avez passé une belle journée ? » Oui, merci, et elle va s’achever en beauté ; un accord mets-vins aux petits soins et des cadrages débordements dans tous les sens. Une huître en tempura sauce diable aigre-douce, car quel intérêt de servir une huître comme tout le monde ; une échalote soliste qui sublime le travail de l’artisan, car quel intérêt d’en éroder la saveur en garniture ? Il vote généreux : les menus à 44 et 58 euros disent trois et cinq plats : vous aurez le double. Il vote aujourd’hui pour la promesse d’un meilleur demain et c’est déjà bien suffisant.