Epoq

Sous-titre

David Gonzalez et Anthony Orjollet

Les coudes sur le bar, le cul sur le tabouret, les yeux dans la cuisine ouverte : les mains saisissent, dans les petites boîtes alignées, les épices, condiments et fleurs qui aiguisent le très frais et équilibré cocktail maison tequila infusé masa, piment fermenté, eau de tomate fermentée, jus de citron vert et mangue ; les mains qui aspergent de pipas, ces petites graines de tournesol, la belle tranche de potimarron rôtie (et même la peau se déguste), accompagnée de grandes lamelles de potimarron croquantes, façon salade froide, et d’un joli mole de la même facture, où les textures et les aspérités voltigent ; les mains qui égaient le pressé de poulpe très joliment parfumé à l’hibiscus, au raifort et daikon. 
Les mains d’un service complice bien qu’un peu trop cabotin, parfois, déposent des assiettes éraflées. Car c’est la vie qui vrombit, ici à Epoq, valeur sûre, un peu plus guindé que le petit frère, Éléments, chapeauté au quotidien par David Gonzalez. En sortant, à minuit, les petites mains, qui, clope au bec et stylo ondoyant, listent la mise en place du lendemain.